« Jeunesse, import substitution et patriotisme économique pour le progrès du Cameroun » est le thème retenu pour l’édition de notre fête de la jeunesse.
De ce qu’il en ressort, pour faire progresser le Cameroun, l’alternative qui est proposée est d’encourager la consommation locale ce qui réduira l’import de produits et services. Penchons-nous sur la question dans les faits sur les secteurs économiques principaux :
Santé : Quelles sont nos structures hospitalières locales qu’il faut recommander ? Beaucoup de structures ont fait des progrès, mais pourquoi ceux qui ont les moyens continuent à aller se soigner à l’étranger ?
Au-delà d’être gestionnaires de stocks de produits importés, les pharmaciens doivent davantage élaborer des produits pharmaceutiques. En sont-ils capables ? Si oui, qu’est-ce qui bloque ?
Nos médecins et infirmiers sont plus attirés par l’étranger que par ce qui passe dans notre environnement. Niveau salaire, niveau infrastructures, il n’y a pas photo, OK. Mais ce n’est pas une fatalité et des efforts sont en train d’être faits pour favoriser les idées novatrices (téléconsultations, soins à domicile, prises en charge rapides …)
Agroalimentaire : Quelles eaux locales un nourrisson peut boire ? Avec quel lait local ?
Que consomment les adultes et d’où ça provient ? Qui préfère le riz Ndop au riz importé ?
Quand on mange le pain chocolat + café, ou les beignets haricot : le blé et le haricot proviennent de quelles plantations ? Qui transforme notre cacao et café ?
Nos structures locales sont en mal dans ces secteurs, leurs produits quand ils sont connus sont mal desservis.
Education : « Vos diplômes font voyager à l’issue de la formation ? » est la question qui revient systématiquement quand on présente une université à un bachelier. L’avenir du pays ne l’intéresse pas parce que après sa formation, tout ce qui l’intéresse est mettre sa famille à l’abri du besoin.
Quels historiens camerounais sont célèbres ? Pourquoi nos boulevards, avenues, rues possèdent essentiellement les noms des colons au détriment de nos combattants historiques ?
Les jeunes camerounais n’ont pas de modèle. Ceux qui devraient-être nos modèles écrivent trop peu ? Sont-ils trop absents des médias ? Comment les rencontrer ?
Transports : qui construit / entretient nos routes ? On a les radars, les péages automatiques, pour quelles routes ?
Pour le transport terrestre / aéroportuaire, quelles sont nos compagnies et comment travaillent-elles ? Sont-elles fiables et recommandables ?
La compagnie qui possède les bus à deux étages assure un confort remarquable sur la route Douala / Yaoundé.
Lors d’un voyage international, l’application « Douane CMR » génère un QR Code à présenter dans nos aéroports à la douane camerounaise et vous permet entre autres de déclarer :
- Le contenu qui vous appartient
- Les articles à remettre aux tiers
- La quantité d’alcool (1L x 3btles maximum autorisé)
- Les articles prohibés (or, armes etc)
- Le montant de vos devises
- Etc
Si elle est bien utilisée, elle désengorgera considérablement les files d’attente souvent trop longues pour des raisons de discipline la plupart du temps.
Télécommunications : avez-vous déjà essayé d’installer la fibre de l’opérateur local ? Quasiment tous privilégient les opérateurs étrangers à nos opérateurs locaux. Est-ce un problème de qualité, coût, gestion de la relation clients ?
Quelles chaînes de TV/Radio suivent nos compatriotes. Qui sont les fournisseurs d’accès à ces chaines ?
Faire réfléchir / Eduquer / Divertir sont les 03 axes principaux des médias. Les médias qui divertissent ont de meilleures audiences que ceux qui font réfléchir, ou qui éduquent.
Electricité / Eau : est-ce encore la peine d’évoquer le sujet ? Qui croit encore en ces entreprises quand on voit que tous les jeunes qui construisent pensent d’abord à installer le forage et le groupe électrogène / panneaux solaires ?
Services publics : des efforts sont consentis mais visiblement pas assez suffisants parce que les agents de service publics se plaignent de ne pas toucher assez de public. Est-ce le problème de décentralisation qui empêche que chaque représentation locale ne puisse travailler librement ? Est-ce parce que la jeunesse ne s’intéresse absolument aux services publics ? Combien connaissent la carte jeune biométrique et les services avantageux que ça propose ?
En tout cas, au FNE / CNPS / MINFOPRA / CMPJ / Mairies, pour ne citer que ces administrations, ça bosse dur.
Qui conçoit nos documents administratifs (passeports / CNI / permis de conduire … ), comment gagnent-ils les marchés ?
Pour pouvoir défendre nos intérêts sur le plan juridique, il nous faut des avocats. Quand on voit que les concours sont lancés tous les 10 ans, le système entonnoir proposé forme beaucoup plus de juristes qu’il n’en faut, et le tamisage est énorme.
Que conçoivent nos ingénieurs ? Quelles entreprises ont-ils ?
Les banques locales sont-elles meilleures que les banques étrangères ? Où vont nos meilleurs profils ? Entre une microfinance camerounaise, et son compte électronique d’argent, où préférez-vous stocker votre argent ?
Quand on veut travailler pour nos entreprises publiques, quel est le canevas à suivre s’il en existe un ?
Comment comprendre qu’un produit importé coûte moins cher et est plus disponible qu’un produit local ?
Constat amer sur les jeunes : l’alcool, les divertissements, les drogues, l’oisiveté sont plus intéressants que l’avenir du pays.
PS : Veuillez mettre en lumière dans les commentaires les acteurs locaux, avec ce qu’ils réalisent et où trouver leurs produits / services. Cet article est aussi l’occasion d’augmenter la visibilité de nos jeunes qui montent en puissance.
Bonne fête de la jeunesse à ceux qui la fêtent.
La force du réseau est une force du possible
ékko Cameroun